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Scénographie

Mémento est une intervention urbaine qui repose sur des dispositifs mobiles. La réalisation de fresques - à base de graffs et de collages - en constitue le cœur, en interaction avec un univers sonore et visuel produit en direct.

Une intervention sur plusieurs temps

Mémento s’immisce dans la ville, jour après jour, et s’y installe.

Le temps de la rumeur, sur les deux premiers jours d’installation.
Des avis de recherche sont placardés : des quidams ont disparu. Leurs silhouettes apparaissent peu à peu sur les murs. Ici et là, des « prises d’espaces » ont lieu dans le quartier. Des agents neutralisent des pans de murs : façades recouvertes de papier kraft, d’images imprimées, de collages, qui serviront de fonds à la réalisation des fresques. Le réalisme des interventions - opérées par des agents de service en gilet jaune - suscite une ambiguïté sur le statut de ces images. Autant de signes qui interpellent, passants et riverains, distillent la rumeur.

Le temps du spectacle, sur deux soirées (1h30).
Les deux soirs ne donnent pas lieu aux mêmes performances. On procède par accumulation. L’histoire se complète d’un soir sur l’autre. Soit, « face A » : des démarches collectives de résistance ; « face B » : la résistance comme expression de sa singularité, de sa marginalité.
Chaque « face » est composée de plusieurs saynètes simultanées. Huit interprètes circulent sur le quartier : ils forment tour à tour des duos, des quintettes, évoluent parfois tous ensemble.

Les scènes se construisent au fur et à mesure de la fabrication en temps réel des fresques. Le geste plastique entre en résonance avec un univers audiovisuel produit en direct. Environnement sonore, interviews, lectures - autant d’éléments qui articulent un récit dont la fresque est l’empreinte. Il ne s’agit pas de juxtaposer les pratiques respectives des interprètes mais de créer un langage commun où les différents signes interagissent.

A l’issue des deux soirées d’intervention, douze fresques - de 4 à 40 m2 - ont été posées dans le quartier. Elles dessinent un itinéraire et continuent d’interroger, passants et riverains.

Un travail sur la mobilité et l’investissement de l’espace public

Mémento alterne scène fixes et déambulations.

Entre les scènes fixes, des commandos de deux à huit personnes déambulent avec des chariots qui leur permettent de transporter tous les accessoires nécessaires à la réalisation des plasticages. Ils communiquent entre eux par talkie-walkie, indiquent leur position avec des lampes torches, ponctuent parfois leur intervention d’extraits d’interviews en images ou en sons. Comme les colleurs d’affiches, ils investissent le quartier dans l’urgence.

Le public s’engouffre dans la brèche, investit à son tour le quartier dans leur sillage - mais il ne s’agit pas d’une déambulation qui réunit l’ensemble des spectateurs. Les groupes se font et se défont au gré des interventions.
Très vite, le public doit choisir entre plusieurs propositions qui se déroulent en simultané : il circule dans le quartier, croise d’autres groupes ou des fresques déjà réalisées. Une sorte de jeu de piste se met en place : une signalétique balise peu à peu l’ensemble du territoire.

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