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Note d’intention \ Place Public

Il s’agit d’abord d’une évocation du parcours foisonnant de Jean Vilar. Nous ne sommes pas dans la volonté d’être exhaustif. Ni dans la lecture critique de l’œuvre, du parcours. D’autres, nombreux, ont déjà fait le travail.

Il ne faut pas oublier que nous sommes le 14 juillet, que la foule sera nombreuse aux portes du Palais.
Le caractère festif et populaire du rendez-vous est important. Cela reste un anniversaire !

L’idée est donc de travailler sur quelques périodes, les plus évidentes de Jean Vilar, de l’homme de théâtre au programmateur du festival d’Avignon en passant par le travail réalisé au TNP de Chaillot.
Nous sommes dans la biographie éclair, nommer et s’amuser à reconstituer des atmosphères, des ambiances qui pourraient être liées aux différentes étapes de la vie de l’homme. Évoquer. Travail sur les couleurs, à partir d’archives, de sons, d’enregistrements, d’images glanées ici et là.
Iconoclaste, sans doute, un rien blasphématoire ? Ce n’est pas l’idée, mais l’histoire de l’homme a tant marqué le théâtre que l’approche est difficile sans irriter quelques-uns qui certainement nous trouveront bien légers sur la question.

Quand même, dans cette évocation par traits, reviendra la question du public, du théâtre populaire.
Un des fils de la pelote que nous tirerons. Parce que c’est une question toujours très active.
Parce qu’aussi, nous nous sentons légitimes, de par le parcours de KompleXKapharnaüM, de nous accaparer cette problématique.

Les paroles de quelques témoins de cette période ponctueront le spectacle. Des témoins proches ou complices de Jean Vilar. Mais aussi des plus éloignés, spectateurs/acteurs d’une époque passée mais aussi d’un aujourd’hui où le rapport du citoyen à l’art, au théâtre s’est profondément modifié. Quid des utopies du théâtre populaire en 2012 ?

Si l’évocation de la vie de Jean Vilar n’est pas une mince affaire, celle du lieu de présentation, en est une autre...

Comment prendre d’assaut le Palais des papes, l’esplanade du Palais des papes ?
Comment produire une forme à l’échelle du lieu, capable d’exister dans un tel espace ?
Comment produire une forme à la dimension du Palais, de ces façades extérieures, fortement marquées ?
Comment produire une forme en adéquation avec le public qui sera là, foule nombreuse ?
Finalement, tenter de répondre, c’est poursuivre le questionnement sur le théâtre populaire, l’accès de l’art, du spectacle vivant à tous... La question qui nous est posée avec cette proposition c’est : est-il possible de produire une forme pour autant de monde qui raconte, qui soit sensible, qui relève du spectacle vivant ?
Le contexte de jeu de ce 14 juillet nous renvoie à Jean Vilar et une certaine définition du théâtre populaire : public de masse, qualité de l’œuvre présentée...

Si l’image est le principal médium utilisé pendant le spectacle, il ne s’agit pas pour autant de planter le spectateur devant la télévision. Nous entretenons un rapport physique à l’image. Par le mode de traitement, de montage des images. Par les moyens mêmes de la diffusion, puisque certaines images sont - au sens propre -, « portées » par les interprètes.

Il y aura donc de la vidéo-projection puisque c’est la marque de fabrique de KompleXKapharnaüM.
Des projections qui mêleront images d’archives, témoignages vidéo. Il y aura des musiciens et deux lecteurs qui porteront quelques courts textes de Jean Vilar.
Il y aura aussi deux peintres (n’oublions pas que l’histoire du festival est née de là), qui réaliseront une fresque géante sur la façade de la Banque de France.

Nous sommes sur un scénario simple, un traitement chronologique des différentes périodes.
Le travail ensuite repose sur la mise en lien entre différents matériaux liés à chaque époque : sons, archives, textes, dessins... Nous procédons par collage, juxtaposition d’éléments que nous mettons en dynamique les uns par rapport aux autres pour leur donner un autre relief.
Dans cet environnement d’images et de sons, nous amenons des contre chants, qui orientent, donnent une clé possible de lecture au spectateur. Libre à lui de la saisir ou non.

La clé sera aussi un des éléments du spectacle. Parce qu’elle évoque l’ouverture, l’ouverture des portes, ce que Jean Vilar s’est efforcé de faire au long de sa vie : ouverture au public, ouverture de lieux, ouverture vers d’autres langages que le théâtre.