Les fantômes d’Helsingør

Située à la pointe nord-est de l’île de Zélande, soit au nord de Copenhague, elle fait face à la ville suédoise de Helsingbrøg, dont elle est séparée par le détroit de l’Øresund. C’est le contrôle de ce détroit qui a fait la prospérité de la ville pendant deux cent ans. La ville était gouvernée par les marchands.
Avec l’apparition du bateau à vapeur, patatras ! Les gros bateaux n’ont plus le temps de s’arrêter à Helsingør. Heureusement, un immense chantier naval - Vaerftet - va ouvrir vers 1850. Il emploiera jusqu’à 2500 personnes. Chaque famille a des anciens qui y ont travaillé. Elle fera venir à Helsingør des ouvriers suédois, des polonais, des russes, souvent politisés, qui amèneront avec eux le marxisme et les syndicats. Jusqu’aux années 90, les maires ont toujours été des anciens syndicalistes de l’usine.
Puis le chantier naval ferme, et depuis, Helsingør cherche à l’oublier ! Un gigantesque chantier en a transformé une partie en Maison de la Culture hi-tech - Kultur Vaerftet, où devrait s’arrimer un musée de la marine. Une partie du site est encore en activité, reprise par Siemens qui y construit des éoliennes. Le centre-ville vit principalement du tourisme alcoolique, les suédois voisins prenant le ferry pour venir acheter l’apéro moins cher. La majorité de la population active bosse à Copenhague, à 40km de là.
Très animé le jour, le centre est quasi-désert à partir de 20h. Une friche occupée par des artistes - El Vaerket - organise concerts, expos, salles de répètes pour les groupes du coin. On y est passé plusieurs fois. Nous avons rencontré des artistes locaux : rappers, danseurs HipHop (voir vidéo), marionnettistes. Des collaborations se dessinent, en vue d’un spectacle déambulatoire qui traversera la ville et son histoire. Nous y retournons en avril, puis il y aura une phase de travail à la maison avec des artistes d’Helsingør.
Le spectacle sera présenté cet été.