Nous travaillons sur un nouveau dispositif audio-visuel mobile permettant de créer un univers à l’échelle de la ville, combinant diffusion sonore, projections d’images vidéo ou fixes, et mise en lumière architecturale. En nous appuyant sur les expériences de mobilité de l’image et du son acquises au fil de nos créations (SquarE télévision locale de rue, Mémento), nous souhaitons développer un nouvel outil de diffusion mobile et monumental pour un large public.
IMAGES
Les images diffusées proviennent d’une part de tournages effectués en amont, et d’autre part de captations réalisées en live, traitées et rediffusées.
Pour les images produites en amont, la qualité de la captation dépend du lien développé avec le modèle pour l’amener à se prêter au jeu, lâcher prise un instant. Selon les scènes envisagées, un protocole de tournage est déterminé au préalable, et mis en œuvre de la même manière avec chacun des modèles. Avant chaque tournage, un temps de discussion et de rencontre est nécessaire, il peut varier de quelques minutes à plusieurs rendez-vous selon le degré de confiance et de complicité recherché dans la scène.
Les captations en direct sont réalisées par les vidéo-projectionnistes et par des caméras embarquées sur les véhicules. Ces images sont traitées plastiquement, organisées avant d’être rediffusées.
UNIVERS SONORE
La matière sonore est essentiellement musicale : peu de parole en vidéo, quelques voix relatent les situations de tournages et contextualisent les images.
La musique est créée pour le projet et sur des temps de répétitions communs aux montages vidéo.
Elle est diffusée en live, interprétée par quatre musiciens répartis sur les trois véhicules de scène.
La musique, de type « électro-pop-hip/hop », mêle instruments traditionnels (clarinette, ukulélé, kalimba), claviers, sampling, DJ-ing, voix chantées et parlées.
TEXTES
Un texte original produit pour le spectacle jalonne le récit et participe à l’environnement audio-visuel. Lectures en direct, voix off, textes en image, construisent des aller-retours entre polyphonie et voix narrative, et créent des contre-chants avec les images.
MATIÈRES
Les matières sonores, vidéo et textes, sont produites en constant aller-retour. Si les tournages et la création musicale sont opérés séparément dans un premier temps, très vite, musiciens et vidéastes se retrouvent pour échanger sur les matières écrites ou récoltées, et travailler ensemble pour produire les scènes finales que le public découvrira pendant le spectacle.
CONVOI
Un bus, deux véhicules de scène et sept danseurs-projectionnistes jalonnent l’espace de jeu. Ils forment un convoi qui structure la déambulation.
Ce convoi est à géométrie variable : les véhicules peuvent emprunter les mêmes voies de circulation ou se déplacer séparément. Le groupe de danseurs-projectionnistes se scinde lui aussi et accompagne les véhicules qui servent d’espace et de support scénique.
Tous les outils techniques sont embarqués dans ces véhicules : énergie, diffusion son, diffusion vidéo, sources lumineuses. Les éléments de structure, la mise en lumière et l’habillage avec des images vidéo, constituent le décor mobile du déambulatoire.
PROJECTIONS
Deux types d’images sont mis en espace et en mouvement dans l’espace public :
- des images vidéo multi-diffusées (depuis les véhicules et par les danseurs-projectionnistes),
- deux images fixes montées en live.
Le toit du bus accueille deux canons à image grand format qui permettent de composer une image fixe en direct, en interaction avec les façades qui lui servent de support.
Les autres images vidéo sont diffusées par sept danseurs-projectionnistes, équipés de systèmes portatifs. Autonomes et mobiles, ils utilisent le relief urbain (escaliers, pentes, fenêtres accessibles...), stationnent sur le toit du bus ou sur un véhicule de scène pour projeter en hauteur, au-dessus du public. Le placement et les mouvements de ces projectionnistes d’images vagabondes participent d’une chorégraphie d’images, fer de lance de cette parade. Ils sont mis en lumière : les portraits qu’ils projettent et leurs propres expressions entrent ainsi en résonance.
TECHNOLOGIE
Le souhait de rendre les différents éléments de la déambulation les plus autonomes et mobiles possibles nous a amené à lancer une phase de recherche technologique importante tout au long du parcours de création.
Au cœur du dispositif, la question des énergies embarquées, en forte puissance pour les véhicules et les systèmes son et lumière, en faible poids et encombrement pour les danseurs-projectionnistes permettant une meilleure mobilité.
Le développement d’un réseau wifi, spécifiquement conçu pour piloter le son, la lumière et la vidéo à distance, ainsi que le transfert des images captées en direct et rediffusées, est un des enjeux du développement technologique, comme l’intégration d’instruments multimédias au dispositif des danseurs-projectionnistes, qui permettent la lecture de médias, la captation en direct et la synchronisation.
RAPPORT D’ÉCHELLE
La structure du spectacle se construit au fil des temps de travail et de résidence pour aboutir à sa forme définitive en 2012. Elle est adaptée dans chacune des villes où elle est jouée, non seulement par le choix du parcours, l’architecture et les surfaces de projection rencontrées, mais également par la possibilité d’insérer au cœur du spectacle des sons ou des images captés sur place. Ces matières sont tournées en local sur les temps de repérage et réinjectées dans le spectacle selon un protocole prédéterminé.
LUMIÈRE
La lumière embarquée sur les véhicules et le gélatinage des éclairages publics créent une ambiance lumineuse singulière, participent à la transformation de l’espace urbain, invitent les spectateurs à poser un autre regard sur leur environnement. Certains bâtiments peuvent être traités en relation avec les habitants, en installant des lumières chez des particuliers.
Les couleurs diffusées et les projections d’images vidéo se mêlent et se complètent pour créer une image globale monumentale.
CIRCULATION DU PUBLIC
Pendant une heure trente, le public parcourt un morceau de ville, transformé par l’intervention de Figures Libres. Il est guidé dans ce cheminement dans la ville : des signes, des indications sur les directions à suivre, lui sont communiqués par les images ou le son. En lien avec la narration, le public est parfois scindé en plusieurs groupes qui se retrouvent ensuite.
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